Le sommeil, période primordiale de notre journée, peut parfois être troublé par des maux plus ou moins graves, difficiles à détecter. L’apnée du sommeil fait partie de ces maladies qui touchent une faible partie de la population (environ 5% en France) mais qui gâche la vie par des conséquences désagréables et néfastes sur l’organisme. Peu connue et souvent difficile à détecter, elle influe insidieusement nos nuits et perturbe nos journées. Alors, comment apprendre à reconnaître les symptômes d’une apnée du sommeil et quels sont les traitements adéquats ?
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil
L’apnée du sommeil se caractérise par des obstructions répétées des voies nasales qui provoquent une diminution du rythme respiratoire, voire un arrêt total de la respiration, durant plusieurs secondes. Par conséquent, le cœur doit rattraper cette baisse d’oxygénation provisoire en travaillant plus intensément, afin de faire rapidement rentrer de l’oxygène dans le corps. Ce surplus de battements réveille de façon provisoire et imperceptible le dormeur, plusieurs fois par nuit. Au réveil, la personne n’a pas forcément conscience de ces micros-réveils, au contraire, elle pense avoir dormi d’une traite et pourtant elle se sent fatiguée.
Ces difficultés respiratoires résultent parfois d’un relâchement des tissus du pharynx, favorisé par des facteurs physiques tels qu’un voile du palais plus épais qu’à la normale, une luette de forme allongée, des amygdales volumineuses, une langue imposante, un problème de cloison nasale ou encore une mandibule en retrait. D’autres fois, l’apnée du sommeil trouve sa cause dans une hygiène de vie peu équilibrée : tabagisme, consommation d’alcool, surpoids…
La plupart des patients atteints n’ont pas du tout conscience de ce cirque de nuit et peuvent ne pas comprendre pourquoi, malgré leur apparente bonne nuit de sommeil, ils souffrent d’une baisse de la concentration en cours de journée, d’envies irrépressibles de dormir dans la journée ou d’irritabilité. C’est bien souvent le conjoint qui s’aperçoit d’un problème car la personne touchée par le syndrome d’apnée obstructive du sommeil ronfle énormément et peut être prise de spasmes dans tout le corps. Le compagnon de chambre souffre indirectement de ce mal car il a lui-même du mal à trouver le sommeil à cause du bruit des ronflements et des mouvements incessants du malade. Dans de très rares cas, l’apnée du sommeil provoque également des périodes de somnambulisme.
Une baisse immédiate de la qualité de vie
Etant donné que le cycle du sommeil se trouve perturbé par les arrêts respiratoires, les gens atteints d’apnée du sommeil souffrent de fortes somnolences durant la journée, qui influent sur la capacité de concentration au travail ou sur la route. Les risques d’accident sont multipliés par 6 lorsqu’une personne est sujette à l’apnée du sommeil. La fatigue se traduit aussi par des troubles de l’humeur et une irritabilité inquiétante qui menace le bien-être du couple et de la famille. Ces états d’âme peuvent parfois se transformer en dépression si rien n’est fait pour les soigner.
Par ailleurs, le sommeil est un épisode réparateur qui permet à notre organisme de récupérer de notre journée et de faire le plein d’énergie pour le lendemain. Si celui-ci se trouve régulièrement perturbé, il perd son influence positive sur le corps et laisse le champ libre à certaines maladies, notamment cardio-vasculaires. Ainsi, près de 30% des personnes atteintes d’hypertension artérielle souffrent aussi d’apnée du sommeil et 60 % des diabétiques connaissent aussi ce trouble du sommeil. Faut-il y voir un lien de causalité ? Certainement.
Notons également que le manque de sommeil induit un risque plus élevé d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’infarctus et de maladie cardiaque à cause des périodes de manque d’oxygène, nocives pour le système cardiaque.
Ces symptômes représentent un véritable handicap au quotidien, que ce soit dans la vie professionnelle comme personnelle. Si vous pensez souffrir d’apnée du sommeil, mieux vaut consulter un ORL le plus rapidement possible. Même s’il y a des facteurs d’âge ou environnementaux aggravants, sachez que personne n’est à l’abri de présenter cette maladie.
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1.5 million de français touchés par l’apnée du sommeil
En France, le syndrome d’apnée obstructive du sommeil a été diagnostiqué chez plus d’un million de personnes. Les spécialistes estiment que 2 % des enfants entre 4 et 5 ans en souffrent et que ce syndrome atteint 2% de femmes adultes et 4% d’hommes. Cependant, même si chacun peut développer une apnée du sommeil, il est plus courant d’en souffrir à partir de 40 ans. D’autres facteurs ont tendance à aggraver ce phénomène : l’obésité, la consommation d’alcool, la prise d’antidépresseurs et de somnifères.
Des caractéristiques physiques peuvent parfois être à l’origine de ce trouble du sommeil. Des sinus étroits ou une cloison nasale déviée influent sur notre capacité de respiration et peuvent parfois obstruer l’entrée de l’oxygène, induisant ainsi des pauses respiratoires à l’origine de l’apnée. Un palais creux ou effondré et une mâchoire inférieure trop petite ne jouent pas leur rôle protecteur envers les voies respiratoires et laisse la langue les boucher provoquant alors des ronflements bruyants, causes de micro-réveils durant la nuit.
L’apnée du sommeil reconnue comme maladie
Pour déterminer si vous souffrez de ce syndrome, il vous faudra passer une nuit dans un hôpital ou dans une clinique pour une séance de polysomnographie. Pendant une nuit, un appareil enregistre les événements respiratoires pour détecter des pauses respiratoires, des ronflements et des micros-réveils.
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Si vous êtes diagnostiqué comme atteint du syndrome d’apnée du sommeil, vous aurez alors accès aux soins gratuitement car la Sécurité Sociale prend en charge 65% des frais. Le reste est bien souvent complété par la mutuelle. Mais pour cela, vous devez absolument avoir été dépisté dans un établissement spécialisé. Par ailleurs, pour être remboursé, il faut que l’apnée du sommeil soit réellement diagnostiquée comme dangereuse pour la santé, c’est-à-dire que la polysomnographie révèle au moins 30 apnées du sommeil par heure. En plus des consultations, vous pourrez prétendre aux remboursements de l’appareil de ventilation à pression positive continue, nécessaire à une bonne oxygénation durant la nuit, ainsi que des orthèses d’avancée mandibulaire en cas de gêne physique et des opérations chirurgicales indispensables si le syndrome d’apnée est provoqué par des amygdales trop volumineuses ou une cloison nasale étroite. En Polynésie française, la Caisse de Prévoyance Sociale rembourse également une partie des dépenses liées à l’apnée du sommeil.
Des traitements efficaces pour moins ronfler et bien dormir
L’apnée du sommeil peut être soulagée sur le long terme ou totalement se guérir selon son origine. Si ce syndrome survient à cause d’un problème physique, une opération chirurgicale visant à éliminer la cause peut être effectuée. Cela peut aussi bien être l’ablation des amygdales, comme une rhinoplastie ou un redressement de la luette. Les ronflements seront grandement diminués et l’apnée du sommeil deviendra bien moins fréquente. Si l’opération n’est pas possible, pour diverses raisons, le médecin vous prescrira alors un appareil dentaire dédié, qui permet à la mâchoire d’être correctement positionnée durant la nuit afin d’éviter une obstruction des voies respiratoires.
En cas d’apnée du sommeil sévère, impossible à soigner par une opération, le patient devra porter un masque nasal relié à un appareil qui souffle de l’air en permanence dans le nez. Cette application de pression positive vise à éradiquer le phénomène d’obstruction et permet ainsi au cœur d’être tout le temps oxygéné.
Dans tous les cas, ce syndrome peut être aggravé par une mauvaise hygiène de vie, il faut alors que le patient évite de consommer de l’alcool, notamment le soir, qu’il arrête de fumer et qu’il veille à manger de manière équilibrée. Les tranquillisants, somnifères et anxiolytiques doivent être bannis dans la mesure du possible.
Quoiqu’il en soit, le sommeil demeure un épisode important de notre journée car il permet au corps de reprendre des forces, aux cellules de se régénérer et à notre jauge d’énergie de se remplir, pour nous permettre d’affronter le lendemain en plein forme. Les troubles du sommeil, notamment chroniques, peuvent avoir des incidences graves sur notre organisme. Même si vous n’êtes pas atteint d’une maladie du sommeil, je vous recommande d’observer quelques règles simples pour rendre vos nuits agréables et efficaces : une alimentation saine et légère en repas du soir, un arrêt des excitants (thé, café, alcool…) dès 17h et des exercices de relaxation avant de se coucher afin d’évacuer le stress de la journée. Pour en savoir plus sur le sommeil et son effet bénéfique pour la santé, je vous invite à lire mon précédent article petit guide pour mieux dormir.
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